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9 avril 2020

La rétention d’œuf (mal de ponte)

Source : Calopsitte Conseil

 

Qu'est-ce que la rétention d’œuf ?

La rétention d'œuf appelé "mal de ponte", correspond à la difficulté qu'à la femelle pour évacuer son œuf : celui-ci se retrouve coincé au niveau du cloaque. Cette affection est très fréquemment constatée chez les perruches (ondulées, calopsittes, inséparables...), mais aussi chez les perroquets, ainsi que chez d’autres oiseaux de compagnie. En général cela survient au début de la saison de reproduction.

Quels sont les signes d’un mal de ponte ?

La plupart du temps, la femelle est retrouvée au fond de sa cage, en boule, ébouriffée, pattes écartées. Elle est en général abattue, ne cherche pas à se nourrir, présente parfois des difficultés respiratoires (halètements). Souvent, on peut observer des mouvements de queue répétés de haut en bas, qui sont signes de tentative de ponte.

Comme vous le savez peut-être, l'œuf met environ 24 heures à se former et est expulsé par la suite. Une perruche qui fait de la rétention volera assez normalement au début, mais s'essoufflera rapidement. Elle aura tendance à marcher comme un pingouin.

Quand on a l’œil et qu'on a déjà bien observé le cloaque à l'état normal, on peut voir une protubérance là où se situe l'œuf au niveau du cloaque. Parfois, on peut même voir les muscles se dilater durant les contractions. Après une période de temps variable, la perruche se perchera en boule comme un oiseau malade, puis elle s'écrasera dans son nid, ou sur le plancher de la cage et elle sera haletante. Il est alors grand temps de l’aider et d'aller chez le vétérinaire. Une perruche souffrant de rétention ne vivra pas plus de quelques jours sans soins.

Comment agir ?

Il faut intervenir rapidement, sans délai d’attente, car l’issue peut être fatale pour la femelle. Dans un premier temps, il faut placer l’oiseau dans une petite cage à proximité d’une source de chaleur (radiateur, lampe infra-rouge chauffante...), afin que l’animal soit à une température de 28 à 30°C minimum. On peut aussi augmenter l’humidité ambiante en plaçant un bol d’eau bouillante dans la cage (attention à ne pas brûler l’oiseau avec la vapeur !), ou en plaçant une bouillotte et une serviette humide sous l’oiseau ou mettre l’oiseau dans la salle de bain et faire couler l'eau chaude. L’oiseau souffrant de mal de ponte souffre souvent d’hypothermie (sa température ne lui permet plus d'assurer correctement les fonctions vitales) et une bonne partie de son énergie passe à réguler sa température corporelle qui est normalement élevée (40 degrés). 

Il faut donner à boire à la seringue aux femelles souffrant de rétention, car elles sont en danger se déshydrater si elles ne boivent pas à cause du manque de force, mais aussi par leur incapacité d'éliminer les déchets. Un peu de Pedialyte donné à la seringue aidera. Cette solution aide à l'absorption des électrolytes et des fluides (on s'en sert chez les enfants atteints de diarrhée et de gastroentérite) ou vitamines et 10 gr de sucre pour 1L d’eau.

Il est possible d’aider la femelle, mais les manipulations doivent être délicates ; il ne faut pas trop précipiter les choses, au risque de voir l’œuf se casser, ce qui serait fatal pour la femelle. On pourra donc lubrifier le cloaque et la muqueuse vaginale avec de l’huile ou de la vaseline, plusieurs fois de suite, en laissant l’oiseau se reposer entre deux massages. Il est aussi possible de donner à la femelle 1 à 2 gouttes de calcivet directement dans le bec et un peu d’eau supplémentée en calcium soluble (calcivet), en vitamines et en glucose (10g de sucre pour 1L d’eau).

Si vous êtes un éleveur un peu expérimenté, vous pouvez essayer de faire glisser un doigt sur l'abdomen de l'oiseau, en descendant vers le cloaque : l'extrémité de votre doigt buttera alors sur une masse dure (celle de l'œuf retenu), vous pourrez alors pousser tout doucement l'œuf vers la sortie. Attention, il ne faut pas briser l'œuf dans le cloaque.

Si la ponte n’a pas lieu dans les 2 à 3 heures qui suivent, il faut emmener l’oiseau chez le vétérinaire, qui lui injectera, en plus de glucose et de calcium, de l’ocytocine (hormone de la ponte et de la mise-bas), provoquant ainsi l’expulsion de l’œuf. La ponte terminée, l’oiseau retrouve très rapidement sa joie de vivre et son entrain.

Différentes raisons peuvent en être la cause :

 

-Constipation : Le conduit de l'œuf, l'oviducte, est bouché par la constipation de l'Oiseau.

 -Carence en calcium : L'œuf est sans coquille ou à la coquille molle (la femelle manque de calcium).

En effet les mélanges de graines sont fortement carencés en calcium, et il est recommandé de toujours laisser un os de seiche ou un bloc minéral à disposition, voire d’apporter un complément en calcium dans l’eau ou mieux de donner de la coquille d'œuf bouillie et écrasée (de manière que l'oiseau ne reconnaisse pas l'œuf), qui leur apportera tout le calcium dont ils ont besoin.

-Carence en vitamine D :  Les oiseaux en intérieur ne reçoivent pas assez d’ultraviolet pour synthétiser suffisamment de vitamine D, nécessaire à la bonne absorption du calcium. Des sources de lumière avec un spectre adapté aux oiseaux contenant des UV sont disponibles dans le commerce et peuvent être intéressantes pour les oiseaux en intérieur, ou de complémenter en vitamine D3.

-Musculature insuffisante : Des femelles oiseaux détenus dans des cages trop petites et qui n’ont pas la place de voler ont une musculature peu développée et ont plus de chances de faire un mal de ponte.

-Humidité insuffisante : L’hygrométrie dans la pièce où se trouve la cage est très importante pour le bon déroulement de la reproduction. Il faut maintenir une hygrométrie relativement élevée pour favoriser le bon développement de la reproduction.

-La femelle est trop jeune ou trop âgée ou faible : Les oiseaux trop jeunes, inexpérimentés et dont la croissance n'est pas totalement achevée, ainsi que ceux trop âgés ou faibles, dont l'organisme est moins tonique, doivent à tout prix être écartés de la reproduction.

-Pontes trop fréquentes : Les pontes trop fréquentes prédisposent également l'oiseau au mal de ponte. Cela est dû à l'épuisement des réserves de l'oiseau du fait de la fréquence des pontes, si bien que cela revient finalement au même que de faire reproduire un oiseau carencé.

-Hypercalcémie : il y a des concrétions calcaires sur la coquille (diminuer l'apport de calcium de la femelle). 

-Enfin, de très nombreux autres facteurs favorisants et/ou déclenchants doivent être évoqués lors de mal de ponte : le stress (généralement lié à des conditions de détentions inappropriées), l'absence de site de ponte adéquat, l'obésité, la présence d'ascite (liquide abdominale), d'une tumeur, les œufs trop volumineux ou malformés.

Le principal moyen d'éviter le mal de ponte est donc de détenir les oiseaux dans des conditions appropriées à leurs besoins (taille de la cage, température, nid, absence de stress), de ne faire reproduire que des oiseaux en bonne santé et d'âge convenable, 2 à 3 fois par an et de leur fournir une alimentation et des compléments alimentaires adaptés.

Pour passer un œuf sans problème, la membrane (muqueuse) autour du cloaque doit être souple et flexible. Ce sont les vitamines liposolubles (A surtout) qui gardent la muqueuse en bon état. Sans ces vitamines, l'oviducte devient sec et dur. On a besoin d'un minimum de gras pour assimiler ces vitamines (qui vient des graines plus grasses, comme le tournesol par exemple) et de légumes contenant de la provitamine A.

Quand un œuf coince dans le canal pelvien, il peut nuire à la circulation du sang dans le pelvis et aux reins. L’œuf coincé peut aussi nuire à la défécation et créer des troubles métaboliques (décomposition de la nourriture à ses composantes plus simples : les protéines, les glucides (ou sucres), et des graisses). 

Ce n'est pas tout de donner du calcium, il faut que la perruche soit en forme et bien nourrie pour avoir la masse musculaire nécessaire à l'expulsion de l'œuf. Pour que le calcium soit bien assimilé, la perruche a besoin de vitamine D (qui sert à l'absorption du calcium), soit par l'exposition à la lumière naturelle, par l'ajout de lampe à rayons UV ou dans la diète ou en supplémentation. Si la perruche n'est pas en forme et qu'elle est mal nourrie, ses œufs risquent d'être mal formés ou trop mous.

 

Quelles sont les complications possibles liées à la rétention d’œuf ?

 

 Lorsqu’elle n’est pas traitée la rétention ou la dystocie peuvent provoquer un état de choc et la mort.

 

D’autres complications sont possibles, incluant :

 

• Une pression sur les reins exercée par l’œuf qui peut nuire à leur fonctionnement.

• Une rupture de l’œuf à l’intérieur de l’oviducte peut causer une péritonite (inflammation de la cavité abdominale) mortelle.

• L’ocytocine, la vasotocine arginine ou les prostaglandines peuvent parfois provoquer de contractions d’une force suffisante pour provoquer une rupture de l’oviducte.

• L’effort soutenu de ponte peut causer un prolapsus du cloaque ce qui peut résulter en une péritonite, en une infection, ou en une cicatrisation qui pourrait conduire à d’autres problèmes de rétention dans le futur.

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