GARE À L’ I.I.I.

On est en plein dedans, les femelles couvent la première nichée. Qu’est-ce qui va en sortir ?

S’il sort quelque chose des oeufs……

Le sujet que je souhaite aborder ici va sans doute en faire sourire beaucoup, mais soyez surs qu'à force d'observations et de précautions j'ai réussi à faire diminuer considérablement le taux de mortalité dans l'oeuf.

Au fil des années, je me suis rendu à l'évidence l'ennemi c'est l'  i.i.i. Ces trois grands "i" sont le sigle de ce que j'ai baptisé :

 L’Interruption Involontaire d'Incubation.

 Je ne reviendrai pas sur le nombre de fois où je me suis demandé ce qui avait bien pu empêcher l'embryon de venir à terme. Pas plus que sur les bons conseils des uns et des autres à propos d'antibiotiques magiques qui blanchissent les femelles avant accouplement. A force d'observations, de points de repères je me suis aperçu qu'une quantité impressionnante de raisons est à l'origine du refroidissement des oeufs et donc de la mort de l'embryon dans sa coquille. Je ne vais pas toutes les passer en revue une à une mais vous faire part de celles qui ont occasionné le plus de dégâts et surtout celles que j'ai eu le plus de mal à admettre et dont j'ai fini par me débarrasser. Le schéma est pratiquement toujours identique, quelque chose ou quelqu'un dérange la femelle pendant l'incubation, elle quitte le nid et ne revient pas suffisamment vite, avant que les oeufs ne refroidissent. Au début, le manque d'expérience occasionne des erreurs de la part de l'éleveur. Trop de temps passé à nettoyer ou à soigner les oiseaux, les mains dans la cage, le transistor qui est sensé nous tenir compagnie dont le volume est trop fort etc…

Une fois toutes ces petites maladresses maîtrisées puis écartées, il faut avoir l'oeil très exercé pour s'apercevoir que les femelles ont été dérangées durant la nuit. Prises de panique, elles ont quitté le nid puis dans l'obscurité, n'ont pas retrouvé leur chemin. Au petit matin, lorsque le jour se lève, elle retournent à leur place et nous ne nous apercevons de la casse que 3 ou 4 jours après la date prévisionnelle d'éclosion, lorsque lassés d'attendre nous finissons par regarder dans les oeufs pour constater le désastre.

Qui se ballade la nuit et dérange les femelles au nid? En tout premier les souris. C'est un véritable fléau. Elles se faufilent partout, mangent les graines et la pâtée, boivent l'eau dans les fontaines et n'hésitent pas à s'introduire dans les nids même occupés. Je me suis aperçu de leur présence par hasard à une époque où je n'avais pas d'autre solution que de distribuer graines, pâtée et eau le soir un peu tard. Je surveillais un moment pour m'assurer que les femelles nourrissaient correctement leurs nichées avant d'éteindre la lumière. Le matin, je me contentais d'allumer avant de filer au travail. Le fait d'apercevoir des mangeoires presque vides ou des abreuvoirs complètement secs le matin tôt a fini par me mettre la puce à l'oreille.

Un soir j'ai décidé de mettre une mangeoire dans une cage vide d'oiseaux. Lorsque je l'ai retrouvée vide le lendemain matin, j'ai compris. La nuit suivante, j'y ai mis un piège sans succès. Il m'a fallu encore un peu de temps pour réaliser qu'une souris qui a à discrétion graines propres et pâtée d'élevage, ne va pas aller se faire piéger dans une vulgaire tapetteavec le meilleur gruyère qui soit. J'ai donc changé les habitudes et soigné mes oiseaux le matin très tôt. Après quelques jours, la nourriture étant moins abondante la nuit, et mes pièges garnis de graines, j'ai commencé à en attraper quelques unes, des petites jeunettes sans trop d'expérience. J'ai eu les pires difficultés pour me débarrasser complètement des quelques couples de géniteurs qui avaient élu domicile dans l'isolation du plafond.

Un autre animal qui provoque exactement les mêmes réactions mais qui ne mange pas de graines, on le croit même utile car il s'attaque aux mouches et moustiques c'est le gecko, lui aussi se faufile partout, circule la nuit et occasionne les mêmes crises de panique dans les nids. Pire que la souris, il est extra plat et se glisse dans des interstices de portes où l'on imaginerait pas y glisser une feuille de papier. On le trouve à peu près sur toutes les façades de maison du pourtour méditerranéen. Il a l'air inoffensif mais atteint très vite une taille impressionnante en restant très discret.

Les éléments naturels provoquent également cette même réaction de panique chez la femelle qui quitte brutalement son nid en pleine nuit. Le plus fréquent en été c'est l'orage qui éclate en pleine nuit. Eclairs et tonnerres sont terrifiants pour certains d'entre nous alors pensez ce que cela doit provoquer à de petites créatures comme nos oiseaux.

Je terminerai sur un cas vraiment exceptionnel, qu'est celui de mon voisin. Un homme charmant, excellent voisin, toujours prêt à rendre service. Deux ou trois fois par an, lorsque les beaux jours arrivent, c'est-à-dire en pleine période de reproduction, lorsqu'il fête en famille l'anniversaire de ses enfants, vers 23 H00 une fois la nuit tombée, il se régale à illuminer le ciel d'un mini feu d'artifices. Vous imaginez sans peine le résultat dans la volière qui en fait, est adossée au mur mitoyen.

Hé bien même dans ce cas, nous avons trouvé une solution.

Pour les souris, autres rongeurs geckos et moustiques, j'ai changé de grillage et suis passé à la maille de 6mm. Ensuite j'ai recouvert toutes les ouvertures de moustiquaires. J'y ai perdu en esthétique mais quelle paix royale. Le fait d'empêcher les moustiques de pénétrer dans la volière m'a même permis de ne plus vacciner contre la variole qui, quoi qu'on en dise, sévit toujours dans le sud de la France, et circule à "dos de moustique".

Pour les phénomènes qui amènent lumière violente et bruit durant la nuit, j'ai équipé l'intérieur de la volière de petites ampoules de couleur jaune, du type de celles que l'on utilise dans les sapins de noël. Lorsque le temps est à l'orage, ou que mon voisin "allume le ciel" je laisse ces petites veilleuses allumées. Une fois le calme revenu, les femelles retrouvent le chemin du nid et tout rentre dans l'ordre.

Ouvrez bien les yeux, observez attentivement vos oiseaux et leur comportement. Vos observations personnelles seront plus payantes qu'une médication systématique et très souvent inappropriée. Avoir de beaux sujets, éliminer les problèmes d'élevage et être satisfait des résultats obtenus, prend du temps, ne soyez pas pressés, passez du temps avec vos oiseaux, vous en serez récompensés.

Rédacteur Gérard SENIA

CAN.EXO.CLUB CATALAN

Souche 5604 FFO

Comments

[Jean Luc]

Bjr,



Le problème est qu'il y a les pour et les contre chacun avec sa ou ses raisons. D'autant que: Quels sont les vaccins chimiques restants en France pour les oiseaux (Plus de Poulvac, plus d'EBS3 etc) et que les traitements homéopathiques n'ont pas démontré leur efficacité ? Il resterait le Proximune-C aux USA, le Diftosec...

Une chose reste efficace: Hygiène parfaite et lutte anti moustiques.

A suivre

JLuc

[Michel]

Salut Gérard,

je viens de lire ton article mais j'ai une petite réticence sur la partie ou tu dit qu'avec la moustiquaire tu n'est plus obligé de vacciner contre la variole.

Le virus de la variole peut très bien être véhiculé par un visiteur qui a son élevage atteint,ou lors d'une exposition par un insecte piqueur venu d'une cage voisine!

A mon sens, ne pas vacciner est une bien grande prise de risque.

Amicalement,

Michel.